Un thé avec France de Ranchin

Après avoir présenté nombre de ses oeuvres au musée de Langres, France de Ranchin, artiste labyrinthiste a sillonné les routes les routes vallonnées du sud haut-marnais.

Portrait d’une artiste atypique

Comment te définis-tu ?
Je suis une artiste labyrinthiste. C’est un terme, un mot qui n’existe pas. Je l’ai inventé. Je ne connais personne d’autre qui ne vit que de labyrinthes. En fait, j’ai inventé mon métier.

Comment devient-on labyrinthiste ?
Après les Beaux Arts à Aix, je suis allée à Paris pour présenter mon travail. Nous étions après 68 et je pensais que l’art devait être à la portée de tous. Je suis allée voir le directeur du journal « Libération » et je lui ai présenté mon travail. Il a trouvé cela intéressant mais il ne pensait pas que cela trouverait une place dans son journal. Alors, il m’a proposé de travailler comme graphiste. Moi, je ne voulais pas trahir mon travail, alors j’ai commencé à faire des chemins dans mes tableaux..

Nous avons pu voir pendant presque un an tes œuvres au musée d’art et d’histoire de Langres. Ton travail est riche et les supports sont variés.
Mon travail est très varié. Je peux produire des œuvres pour des expositions comme « la boîte noire » ou encore le labyrinthe « géant » qui ont été créés spécialement pour le musée. Ce peut être aussi des aménagements d’espaces verts. Un de mes travaux a même été transformé en tapis !

  France de Ranchin à l'école d'Heuilley-Cotton 

Oui, j’avais bien l’impression d’avoir reconnu ton travail dans un magazine de décoration intérieure.
Pour l’anecdote, je ne possède pas ce tapis : il était vraiment trop cher !

Tu as travaillé cette année avec les écoles de Langres et celles du secteur de la Vingeanne. Cela était-il une première expérience ?
Non. J’ai déjà beaucoup travaillé avec des écoles. Mais c’est vrai que je n’ai jamais travaillé avec autant d’écoles sur ce type de projet.

En quoi ce travail a-t-il consisté ?
Il a fallu que j’accompagne les enseignants dans la construction du projet avec les élèves. Cela a été nouveau : habituellement, c’est moi qui amène le projet. Ici, il a fallu gérer, créer plusieurs projets en parallèle.

Cela est-il déstabilisant ?
Je vois beaucoup de monde, c’est vrai. Parfois je me perds un peu. Mais cette expérience est très enrichissante. Je rencontre des personnes très différentes.

France avec la classe maternelle de Villegusien

Comment as-tu travaillé avec les élèves, avec leurs enseignants ?
Au départ, je suis allée dans les classes pour parler du mythe du labyrinthe. Ensuite, les enfants et les maîtres m’ont présenté leurs projets. Je les ai aidés à construire les trames des labyrinthes, à concevoir les harmonies de couleurs. Et puis, il a fallu faire des corrections aussi.

Les enfants ont été très intéressés par ton travail.
Je les ai trouvés très attentifs : ils écoutent et posent beaucoup de questions. Ils ont bien observé. Ils ont tous fait un travail très intéressant que se soit les petits ou les grands.

Quand tu ne sillonnes pas les routes de campagne, que fais-tu France ?
Je vis à Paris avec mon amoureux. J’ai aussi un atelier à la campagne, dans le Tarn. Là-bas, j’ai un jardin dans lequel poussent des légumes et des herbes sauvages dont je fais des salades. C’est un potager aléatoire !

Merci France !   Claude Leconte

  France les bras chargés à l'école de Baissey 

La route des labyrinthes

C'est dans le cadre d'un projet artistique (PAG) que les labyrinthes ont été conçus par France de Ranchin.

Ils sont réalisés avec la participation des élèves du Réseau d’écoles Rurales de la Vingeanne

Ce Projet Artistique Globalisé “Labyrinthes en campagne” est soutenu par :
La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Champagne-Ardenne, le Conseil Général de Haute-Marne, l’Inspection Académique de Haute-Marne, les communes d’Aprey, Baissey, Cohons, Heuilley-Cotton, Heuilley le Grand, Villegusien le Lac, le Sivos de la Vingeanne, l’association La Montagne, la ville de Langres et son musée d’Art et d’Histoire.